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7 nov. 2013

Plaidoyer pour le Beaujolais

 © Anne BD -arsenicetpetitesbretelles.com / Ce dessin est paru dans Madame Figaro Pocket et sur Figaro.fr.


La date fatidique approche. Lentement mais sûrement, le troisième jeudi du mois de novembre, date à marquer d'une pierre tombale pour le Beaujolais, se rapproche avec sa caravane publicitaire nous vantant les mérites de ce breuvage.

La tradition festive qui accompagne la "sortie" du beaujolais nouveau ne me dérange pas. J'ai même le souvenir de soirées mémorables avec mes copains du lycée hôtelier. Ce qui me chagrine vraiment, c'est cette surexposition médiatique de quelques jours qui ne présente du Beaujolais qu'une facette, et la plus terne de surcroît. Comme un feu de paille et puis plus rien.

Je me permets de citer un passage du  Dictionnaire amoureux du Vin  aux éditions Plon, écrit par le meilleur avocat du Beaujolais : Bernard Pivot.
"la fête n'est plus aussi joyeuse, ne serait ce que parce que le beaujolais nouveau (40 % de la production) fait du tort aux beaujolais classiques et aux crus qui ont passé l'hiver en cave. Il éclipse ce qui est à venir : le meilleur"

J'ai le souvenir gustatif de superbes bouteilles de Beaujolais. Prenez par exemple le Beaujolais-villages de Xavier Benier, une petite merveille de simplicité et de buvabilité. Ou encore le Beaujolais blanc ( cépage chardonnay ) de Jean Paul Brun du Domaine des terres Dorées : fin et acidulé. Sans oublier Jean Foillard et son inimitable Morgon "Côte du Py".

Une dernière bouteille qui remonte à la surface de ma mémoire : le Moulin à Vent de Gérard Charvet du Domaine des Rosiers : magnifique robe rouge foncé, brillante avec des reflets violines, bouche gourmande et fraîche.

Au fait, savez vous que les vendanges en beaujolais sont presque exclusivement réalisées de façon manuelle ? Que selon un rapport 2010-2011 du CNAOC, le négoce représente 70 % de la commercialisation ?

Si ce n'est déjà fait, je vous invite à voir ce documentaire sur le beaujolais : ICI

Je terminerais par une supplique. Le 21 novembre, foncez chez votre caviste et demandez lui un Chénas, un Morgon, un Moulin-à-Vent, un beaujolais-villages mais surtout pas un beaujolais nouveau. Fuyez les annonces tapageuses et les paniers en osier bien garnis de cet horrible breuvage, et farfouillez dans les étagères que diable !!!

Bon beaujolais !






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